lundi 3 mars 2014

LA PLAGE (Critique)

«Le désir est le désir, où qu'on aille, le soleil ne l'estompera pas, la marée ne l'emportera pas...»


La Plage est un film d'aventure/thriller du réalisateur Britannique Danny Boyle, qui a notamment réalisé Trainspotting et 127 heures. Il est sorti en salle en Février 2000.

SYNOPSIS


Richard (Leonardo DiCaprio) est un jeune Américain en mal d'aventure. Lors d'un voyage existentiel en Thaïlande, il rencontre Daffy (Robert Carlyle), un homme vraiment dérangé, qui fait irruption dans sa chambre d'hôtel et lui parle d'une île secrète. Le lendemain, il retrouve le cadavre du mystérieux énergumène de la veille, ainsi qu'une carte indiquant l'emplacement du lieu gardé secret. Il décide de se lancer dans l'inconnu, accompagné d'un jeune couple de français, Etienne et Françoise (incarnées par Guillaume Canet et Virginie Ledoyen). Mais l'île n'est peut être pas si paradisiaque qu'il n'y paraît...

CRITIQUE

Le mythe du bon sauvage

Sur l'île, les protagonistes font la rencontre d'une communauté, des habitants de toutes les régions du globe qui ont décidé de vivre dans le secret sur cette île selon un mode de vie simple et authentique: pêche, musique, cannabis... Une sorte de groupement hippie, qui vit en autarcie, loin de l'agitation du monde extérieur.
A la manière de Diderot (Supplément au voyage de Bougainville), ou de Montaigne dans Des Cannibales, Danny Boyle semble dénoncer l'absurdité du monde contemporain en idéalisant une vie traditionnelle et pure, ou l'on prend le temps d'apprécier les plaisirs simples.
Et ça marche ! Qui n'a pas rêvé de rejoindre cette joyeuse troupe en découvrant ce film ?
Mais comme d'habitude, les choses ne sont jamais ce qu'elles semblent être dans les réalisations du talentueux Boyle...


Un homme cruel par nature

La première partie du film est utopique. Des hommes unis et solidaires, du sable fin, des plantations infinies de weed et un groupe d'îles au moins aussi bucolique et doux que l'île de Porco Rosso.
Mais l'île et ses occupants montrera bien vite des côtés plus sombres et oppressants !
La deuxième moitié du film est dystopique et met en scène les pires instincts primaires de l'homme:
  • Sa faiblesse et sa couardise : Pourquoi se préoccuper d'un blessé qui gémit de douleur? Il n'a pas su choisir entre la vie et la mort, et ne mérite que d'être abandonné dans la forêt, loin des yeux et des oreilles de tous !
  • L'immoralité la plus totale : Pour préserver un secret, ils sont prêts à laisser mourir de la gangrène un malheureux plutôt que de l'amener voir un médecin, et risquer de se compromettre.
  • La folie et le retour à l'état sauvage: L'isolement, le ressenti et la peur ramènent l'homme à ses instincts animaux. Tuer pour ne pas se compromettre, la paranoïa et la peur du démon en chaque homme, Danny Boyle nous montre que l'homme est influençable et faible, et l'humanité comme on l'entend de nos jours n'est qu'une façade qui se brise aux premières difficultés éprouvées.

Un film philosophique ?

Oui, oui et encore oui ! Le principal intérêt du film, même si la forme et le scénario sont intelligents, est de traiter de questions passionnantes en stimulant l'esprit du spectateur: Jusqu'où peut-on aller pour préserver nos intérêts propres? Qu'est-ce que le bonheur véritable ? A quel prix faut-il réaliser nos envies ? Quelle est la vrai nature de l'homme ?
Le film ne donne pas de réponses, il ne prend pas parti, et agit plutôt comme un catalyseur destiné à nous amener à la réflexion.


CONCLUSION

Je vous conseille vivement de prendre le temps de le regarder, si vous êtes sensibles aux thématiques évoquées. C'est un film profond et très captivant, qui a le mérite d'amener à la réflexion. Il ne laissera personne indifférent !
Il va, je pense, devenir l'un de mes films de chevet.

3.5/5

Merci d'avoir lu cette critique, n'hésitez pas à partager l'article sur votre réseau social préféré, et à laisser un commentaire. Que pensez-vous de ce film ?




BONUS: LES RESSEMBLANCES AVEC FAR CRY 3

Petit parallèle qui, je le pense, vaut le coup d'être évoqué, et qui plaira à nos amis gamers.
Le jeu Far cry 3 édité par Ubisoft reprend énormément d'éléments de ce film, intentionnellement ou non je n'en sais rien, mais c'est flagrant !

  • L'immense champ de cannabis,
  • Les champignons hallucinogènes consommés sans modération.
  • L'utilisation de pierres pour détourner l'attention des mercenaires.
  • Bien évidemment, la présence d'un groupe de jeunes sur une île paradisiaque infestée de mercenaires armés !
  • La ressemblance entre la tribu de guerriers de Far cry, et la communauté de La plage, qui toutes deux tatouent leurs membres, et vivent simplement.
  • Le combat contre le requin au couteau.
  • L'homme à la peau bronzée qui aide le personnage principal à s'intégrer dans la tribu.
  • Un héros aux apparences candides, mais violent et redoutable.
Et très certainement d'autres, mais je m'arrête ici.
Sur ce je vous laisse, et à très bientôt !




0 commentaires

 
© Le film du Rasoir
Designed by BlogThietKe Cooperated with Duy Pham
Released under Creative Commons 3.0 CC BY-NC 3.0
Posts RSSComments RSS
Back to top